Les indiscrétions des Mixoux sur... Kitty78

Hello everybody !

J’écris depuis que j’ai une vingtaine d’années (maintenant j'en ai 41). J’ai longtemps noirci des cahiers pour moi-même de pensées intimes, poèmes, puis fictions mettant en scène deux garçons plus ou moins attirés l’un par l’autre (plus que moins, la plupart du temps!). Puis, j’ai eu une interruption de plusieurs années, autour de mes 28 ans, à cause de la maladie et de la mort de ma mère. À cette période je n’avais plus la tête à ça. Je m’y suis remise quand l’envie est revenue, sans rien forcer, mais cette fois avec le souhait de rencontrer un lectorat, même réduit. J’avais envie de partager, que mes personnages vivent pour d’autres cerveaux que le mien, en somme. L’idée du blog "http://monerrance.canalblog.com/" était née. C’était fin 2005, et ce blog est toujours actif aujourd'hui.

J’écris comme on plonge dans un film sauf que c’est ma propre imagination qui est au travail. J’aime m’immerger dans la vie et la peau d’êtres totalement différents de ce que je suis. Ça m’évade de moi-même. Puis j’aime cette satisfaction de contrôler l’enchaînement des événements que je leur fais subir, chose qu’on peut rarement faire, hélas, dans la vraie vie. Bien que, parfois, mes personnages échappent un peu à mon contrôle et ont l’air de vouloir m’imposer les choses !

Pourquoi des histoires de garçons, en particulier ? Hé bien, pour certaines raisons complexes et intimes, je ne supporte pas l’idée qu’un homme qui préfère les hommes ne puisse ou n’ose vivre son homosexualité sereinement, être qui il veut être. Savoir que beaucoup d’hommes cachent leur homosexualité derrière une vie dans la norme pour éviter de souffrir du jugement des autres, que de jeunes hommes, parfois des ados, se retrouvent assez terrifiés par leur différence pour aller jusqu’à se suicider, me révolte. Mes histoires «corrigent» cette triste réalité, dans le sens où elle dépeignent des histoires d’amour homosexuelles heureuses ou, tout au moins, vécues à fond.  

De plus — et c’est un détail qui a son importance dans le processus du plaisir dans l’acte d’écrire — l’électricité sexuelle qui existe entre deux hommes qui se désirent est l’une des choses les plus émouvantes qui soit à mes yeux. Il y a, en ceci, un côté instinctif, brut, intense que j’ai beaucoup de plaisir à dépeindre, que ne m’inspire pas l’amour entre un homme et une femme ou entre deux femmes… à tort, sans doute (je ne dis pas que je suis objective). Puis il y a aussi ceci : conventionnellement on représente les hommes ensemble côte à côte à la guerre les armes à la main, au sport la médaille autour du cou, au travail en train de parler gros sous, en politique en train de mener le monde à sa perte, en héros viril capable d’exploits physiques, etc. Bref, toutes ces représentations du mâle humain me fatiguent autant que les représentations caricaturales dont les femmes sont victimes. Raconter avec des mots bien choisis comment deux hommes vont se rapprocher pour s’aimer, voilà qui va à l’encontre de tout ça.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas.

Bonjour et bienvenue parmi nous

Je viens de faire un saut sur ton blog.....

-- As tu déjà pensé à mettre tes écrits fini en pdf afin que celles/ceux (moi surtout) puisse te lire tranquillement sur une liseuse?

-- Tu écrits des M/M mais en lis-tu? si oui,as tu eu un/des coups de cœurs? lesquels?

-- As-tu déjà pensé à l'auto-publication pour ton roman?

Tornadeo a déjà posé quelques bonnes questions !

Moi je veux qu'on parle du Degel ! En faisant attention au spoiler !

D'où t'es venu cette idée ? Cette grande différence d'âge ?

Perso j'y ai passé des tonnes de mouchoirs ! "Un bijou émotionnelle" me rappel avoir commenté^^ Je pense qu'une version au moins auto édité marcherait bien !!

Tornadeo > bon, pour répondre à tes trois questions d'un coup, je te dirais non aux trois pour la simple raison que je manque épouvantablement de temps. Je passe entre 45 et 50 heures au boulot et dans les transports en commun par semaine, après j'ai ma vie de couple et j'écris. Dans mon temps libre, écrire les nouvelles histoires qui me viennent est ma première urgence, bien avant la lecture, bien avant le souci de me faire éditer. Après, bien me relire, tout mettre en page correctement, préparer des pdf pour le confort de mes lecteurs, j'aimerais bien, mais je n'ai pas le temps.
Pour l'auto-édition, tout le travail de préparation, relecture, retravail de certains passages, etc., pareil, ça me semble actuellement insurmontable. Je m'y collerai quand je pourrai travailler à mi-temps (mais quand ?), ou quand je serai à la retraite (heu, dans trente ans…), ou dans une prochaine vie, bref… un jour, sûrement…

Mixjux > Je ne sais pas comment ça m'est venu. Une scène s'est imposée à moi, un été à la campagne, quand j'avais 23 ans, c'est la scène du chapitre "un joli coin". Véridique, ça m'est venu comme ça. J'ai eu comme une sorte de vision. J'ai "vu" un quadragénaire blasé qui a beaucoup roulé sa bosse, troublé par la présence d'un ado sensuel et charismatique, ado vif et mûr, bien conscient de l'effet qu'il lui fait. C'était le point de départ. J'ignorais alors totalement que cela me mènerait à une histoire aussi développée. D'ailleurs, très longtemps, des années, cette scène n'est resté qu'une scène… Puis un jour, je suis retombée dessus en triant des papiers (oui, je n'avais pas d'ordi à l'époque ^^) et j'ai eu envie de parler de ces deux là, de dire leur histoire…

Pourquoi les histoires naissent-elles en nous ? Qui pourrait le dire ? Moi, je ne sais pas.

Pour cette histoire d'écart d'âge, c'est un ami qui m'a mise sur la voie. Il m'a expliqué que Yan et Yvan étaient les deux facettes d'un même individu : Yan, la facette jeune, neuve, affamée de vie, et Yvan, avec un "v" comme "vieux", la facette usée, blessée, en fuite, et que ces deux facettes devaient se rencontrer pour se compléter. Si ça trouve il a raison. Cette histoire de "v" dans le nom d'Yvan (Yan + "v" = Yvan) m'a scié les pattes, j'avoue. Je ne l'ai pas fait exprès du tout.
Il y a une grande part d'inconscient dans ce qu'on écrit, et même, je pense, dans tout ce qu'on entreprend.

D'où l'intérêt d'écouter les analyses et réflexions de nos lecteurs pour en apprendre davantage sur nous-mêmes

Tes proches sont-ils au courant du genre que tu écrit ? Comment ils réagissent (ou réagiraient) ?

Mon père (72 ans) ne sait pas et c'est tant mieux, ma sœur et mon frère savent, mais s'en foutent (on n'en parle jamais), mon mec sait mais ne me lit pas, même si lui et moi on parle souvent d'homosexualité (surtout ces derniers temps avec l'incroyable bêtise qui sévit en France depuis la légalisation du mariage gay ; on est d'accord lui et moi que tous ces délires sont hallucinants), mes amis savent que j'ai un blog, certain(e)s le lisent d'autre non. En fait, je ne parle pas de mon blog aux gens que je connais in real, comme on dit… Je n'en ressens pas le besoin. C'est un peu comme si c'était mon jardin "semi" secret… Par contre tous mes proches savent que j'ai une grosse intolérance à l'homophobie, pourtant, là non plus, c'est un sujet que je n'aborde que très rarement si ça vient dans la conversation.

En résumé, si je n'ai rien à cacher au sujet de ce que j'écris, je ne m'en vante pas non plus, ne le crie pas sur les toits… Sans me planquer ou nier ce que j'écris, je reste discrète, et je n'aborde ce sujet que si l'on m'interroge. Viennent me lire ceux qui le veulent, ceux que ça intéressent. Et mes proches ne sont pas spécialement portés sur ce sujet…

Par contre, c'est vrai que c'est une question que je me posais au tout début, lors de mes premières mises en ligne. J'avais un peu la trouille que les gens qui me connaissent tombent sur mes histoires et me trouvent bizarre ou dingue, puis je me suis dit "après tout, je ne fais de mal à personne", et, au final, personne ne m'a jamais reproché quoi que ce soit ou posé des questions gênantes. Ouf !

Torandeo n'est pas la seule personne à m'avoir demandé des pdf de mes textes. J'y ai bien réfléchi et je me suis dit qu'il était en effet temps de préparer des fichiers propres de mes textes, et ce, pour moi aussi.
Je m'y suis donc mise.
http://monerrance.canalblog.com/archives/2014/04/17/29684895.html

Merci beaucoup pour le pdf !!! Du coup, je suis allé lire hier soir la Douceur d'Axel et ... j'ai adoré !! Non seulement l'histoire, toute douce, les personnages, aussi attachants l'un que l'autre, le rattachement avec l'actualité et l'analyse que tu fais des réactions haineuses de la manif pour tous, (la scène avec la mère est d'un incroyable justesse) ,  mais aussi la poésie qui se dégage par moment de ta plume, notamment dans les scènes d'amour. Bien que tout soit très chaste, il y a des passages magnifiques, presque lyriques.  Bravo. Je ne connaissais pas encore tes écrits, même si j'avais entendu parler du Degel, c'est une omission que je vais vite réparer    .

Merci pour les versions PDF !! JE vais pouvoir profiter de tes histoires partout où j'irais   

Lena, Katia >> Ravie de faire des heureuses

Merci beaucoup beaucoup ! J'avais déjà lu Le Degel et Nathanaël que j'ai adorés et j'avoue que le fait de lire sur l'ordi m'avait un peu freiné pour lire les autres même si j'en avais vraiment envie ! Du coup je suis aux anges et j'ai hâte de continuer à te lire !

Luciale > Il faut dire que tu as commencé par le plus gros morceau !!

Voici les nouvelles que j'ai préparées en A4 téléchargeable pour le moment (les autres viendront au fil de l'eau, quand je pourrai) :







Pour télécharger les PDF, il faut aller là : http://monerrance.canalblog.com/pages/pdf-telechargeables/29705872.html

Merci Kitty pour ces PDF ^_^

Et les couvertures sont superbes et alors celle de "Jo et Aurélien se révèlent" est juste   

Ah, oui, cette photo est très belle : couleur, compo, tout est parfait.
Elle est du jeune photographe californien Ryan Edward Scott. C'est d'ailleurs lui le modèle sur cette photo. Talentueux et beau, le jeune homme !

Ses sites, si tu veux voir son travail :
http://photointerdit.tumblr.com/
http://ryanedwardscott.tumblr.com/

Ses album sur sa galerie flickr : https://www.flickr.com/photos/photointerdit2/sets/

Bonsoir Kitty,
je suis fan de tes écrits, Le degel a été ma première lecture de vos oeuvre conseillé par une amie et depuis j'ai passé pas mal de temps sur ton blog. J'aime la poésie et la sensualité qui s'en dégage.

Ce que j'ai remarqué, bien que déjà évoqué plus haut, la différence d'age dans la plupart de vos écrits, pas seulement entre Yan et Yvan et pas seulement chronologique. On a toujours l'impression que l'un est plus responsable que l'autre, l'un plus faible etc Donc je me demandais si c’était voulu.

Bonsoir Founa

Parmi tous les couples que j'ai imaginés, cinq d'entre eux, c'est vrai, ont une importante différence d'âge : Yan (16 à 20 ans) et Yvan (42 à 45 ans) du "Dégel", Abdel (36) et Nicolas (18), Matteo (30) et Christian (47), Robin (20) et Charles-Edouard (35) et celle que j'écris en ce moment "Retour aux source" où l'un a 25 et l'autre 40.

Pour mes huit autres histoires (si j'ai bien compté!), l'écart va de zéro à cinq ou six ans.

Pour te répondre, j'aime beaucoup l'idée que deux générations puissent se compléter grâce aux qualités et aux faiblesses liées à leur âge.
Par exemple, à 18 ans on possède souvent une vitalité, une fraîcheur d'âme, une insouciance qu'on n'a plus à 40 (c'est mon âge ^^), mais on est également naïf, plein d'illusions, on ne sait pas bien encore qui l'on est puisqu'on se construit, ou encore on n'a pas forcément une grande confiance en soi…
Après un certain âge (de 30 à 50 ans, ça dépend des gens), on commence à avoir une certaine expérience de la vie, on peut se faire guide, conseiller, par contre on peut aussi se sentir désabusé, blasé, fatigué par les coups durs (décès, échecs, ruptures)…

Tous ça pour dire que la différence d'âge peut être une source d'enrichissement dans une relation amoureuse, amicale ou fraternelle.

J'aime assez l'idée, aussi, que ce n'est pas forcément l'individu le plus âgé, dans un couple, qui est le plus solide. La France est un pays qui n'aime pas beaucoup la jeunesse (c'est mon avis) alors que je pense que celle-ci a une précieuse énergie à offrir au monde. Mon Yan du "Dégel" incarne cette vision…

Quant à la faiblesse que tu évoques, tu remarqueras que ce n'est pas lié à l'âge. Dans "Abdel et Nicolas", par exemple, le plus vieux, très seul et toujours en deuil trois ans après la perte de se son conjoint, n'est pas particulièrement plus fort que le jeune Nicolas tyrannisé par son père mais d'un courage indéniable.
Je mets des fragilités et de l'audace dans chacun de mes personnages parce que, à mes yeux, c'est plus réaliste. Chacun de nous est ainsi fait : de faiblesses et de forces

Après la douceur d'Axel, j'ai lu Nathaniel... et c'est officiel, je suis fan !!!

Il m'en reste encore 2 à lire mais je suis fan depuis le premier qui est Le Degel   

C'est ce que j'ai cru comprendre a travers tes écrits, merci pour ta réponse.

Je viens de finir La douceur d'Axel e Jo & Aurelien, j'ai beaucoup aimé. D'ailleurs le seul de tes écrits que je n'ai pas fini est Matteo, je dois dire que quand je l'ai lu il était en cours d’écriture. Cependant j'ai du mal avec le sujet, et Christian, bref.

Lena > Dis-mois tout, pourquoi as-tu aimé Nathanaël ? Je veux tout savoir
Katia > Hé bien, bonnes lectures.
Founa > Christian, donc n'a pas ta sympathie. Lui laisseras-tu une seconde chance ?

Je voudrais savoir...... En fonction/pourquoi de quoi/qui choisis-tu les prénoms de tes personnages? (ma question est-elle assez claire?)   

Bonjour Tornadeo,

Oui, ta question est claire

Pas facile de répondre, par contre. C'est un peu du cas pas cas,en fait. Le prénom, très souvent, s'impose en même temps que les traits de caractère et l'aspect physique du personnage naissent dans ma tête. Il est très rare que je change d'avis en cours de route.

Pour Nathanaël, c'est un hommage aux Nourritures Terrestre d'André Gide. C'est un prénom qui m'évoque sagesse et douceur. Parfois, comme pour Matteo ou Abdel, le prénom indique les origines du personnage ou, comme pour Charles-Edouard, un certain milieu social. Pour Christian, j'avais besoin d'un prénom banal car je voulais montrer cet homme comme quelqu'un de banal, justement…

Une anecdote rigolote : pour Yan et Yvan, du Dégel, je ne me suis pas rendu compte du "détail qui tue" en choisissant ces deux prénoms. C'est un ami qui me l'a fait remarqué, que le prénom Yvan marquait le fait qu'il était le plus âgé avec son "v" comme pour "vieux". Ça m'a fait beaucoup réfléchir. J'ai réalisé que Yan et Yvan étaient peut-être les deux facettes d'une même histoire, d'un même être… A croire que la cause du choix est parfois inconsciente.

Quel est ton personnage et ton écrit préféré ?

Hello Mixjux,

J'aime tous mes personnage d'amour. Je ne peux créer un personnage sans l'aimer profondément dès le départ. Donc je n'ai pas de préféré. Peut-être seulement une tendresse particulière pour Nathanaël…

Mon récit préféré ? C'est sans doute Le Dégel parce que c'est dans celui-ci que je me suis la plus investie. Sinon, l'histoire d'Abdel et Nicolas m'émeut beaucoup et la courte histoire de Jo et Aurélien me plaît pas mal parce que c'est la seul que j'ai écrite avec colère

Coucou !

j'ai adoré le Dégel je viens de le relire et j'ai une question :

spoiler:

Quand ils se retrouvent à la fin, Yan refuse en effet de répondre à la question de Yvan au sujet de son tatouage et Yvan se dit ceci : "Voilà une réaction qui semble confirmer ma théorie sur cette histoire de langage des fleurs…"

Spoiler:

Voilà, j'espère que j'ai répondu à ta question

Grave comme rien que le fait de lire le spoiler je me retrouve avec un boule au ventre en référence à la douleur que j'ai eu en lisant ce livre.... je suis malade hein? ^^

Bientot je vais le relire... mais chut hein Kitty

Ok oui merci Kitty !