Premières neiges est un premier roman très addictif et assez surprenant par rapport à ce qu'on découvre habituellement dans ce type de littérature. Tout y est finement dosé, que ce soit la romance, le drame, les cas de conscience des personnages, l'aspect sportif que je craignais un peu au départ ou les complications entre les uns et les autres... Le point fort, c'est le style de l'auteur, toujours très bien maîtrisé : simple et fluide, vivant, coloré, on est à des années-lumière des clichés du genre.
Laurence Ackerby a su éviter les écueils : pas de longueurs inutiles dans son récit, chaque scène a son importance. Elle va droit au but, et on sent que les lieux évoqués ont leur importance et qu'elle prend du plaisir à les mettre en lumière. Même chose pour les personnages : elle brosse des portraits intelligents plein de pudeur et de justesse, sans les excès et les incohérences qu'on trouve parfois en romance.
Ce qui est intéressant, c’est la psychologie des personnages, les doutes et les questionnements de Matt car si son histoire est au premier abord très simple, les choses se compliquent rapidement pour lui, et il se questionne beaucoup. C’est une histoire sur l'acceptation, sur la compréhension et sur la confiance en soi, mais c'est aussi une histoire sur un premier amour où Matt doit apprendre à batailler avec les a-prioris, le regard des autres et avec ses propres craintes. Markus, l’artiste brillant et solaire, est particulièrement touchant, même si j’aurais aimé en savoir plus sur lui et sur son environnement familial, parce qu’avec ce genre de personnage, on navigue loin des clichés habituels et on a toujours envie d'en apprendre plus.
Le récit s’achève sur une scène énigmatique qui donne envie d’empoigner aussitôt la suite ! Je ne suis vraiment pas fan des cliffhangers, mais là, pour le coup, on est au-delà de ça. Je n'en dit pas plus, je n'ai pas envie de lever le voile là-dessus, mais personnellement, j'ai trouvé ça plutôt intriguant.
C'est exactement le type de bouquin que je suis contente d'avoir découvert. Si je n'en avais pas entendu parler ici et là, je ne me serais jamais intéressée à ce type d'histoire et j'aurais eu tord... Vivement la suite !