Un second tome terrible, dans la même verve que le premier. Ce roman est une véritable merveille, un océan d’émotions exacerbées, du pur nectar pour un lecteur comme moi. Une écriture qui n’est pas sans me rappeler les livres de Lily, tant par le style que par le degré émotionnel particulièrement élevé. Petits cœurs fragiles, amoureuses de doudous et autres sucreries, définitivement s’abstenir.
Le résumé dit : « Le plus dur dans une histoire d’amour n’est pas de tomber amoureux, mais d’apprendre à aimer la personne comme elle a besoin d’être aimée », et jamais aucun résumé ne m’a semblé plus parfait. Ou comment apprendre à s'aimer, à aimer l'autre comme il l'attend, à se laisser aimer par l'autre. Découvrir l'amour, le vrai, sa force, sa souffrance aussi. Savoir s'adapter, s'effacer, penser à l'autre avant soi. Le regarder, l’écouter, l’entendre. Ça a l'air simple, niais comme le penserait Nathan, mais ce livre démontre que c'est tout sauf ça.
Cela parle de la vie, de la mort, de la drogue, de la mutilation, de la culpabilité et de la maladie mentale. Cela parle de deux jeunes hommes qui se battent pour s'aimer, parce qu'ils le veulent plus que tout, même s'ils sont à l'opposé, même si « Tu as passé ta vie à être ce que je fuis ».
Il y a des cris et des larmes, des sourires et des caresses, de la joie et de la peur, des certitudes et des doutes, de la dureté et de la douceur, de la noirceur et de la lumière. Petit à petit, pas à pas, ils avancent lentement sur un chemin difficile, où les obstacles ne sont que l’ombre d’eux-mêmes. Ils trébuchent ensemble, sans se lâcher la main. Et j’ai prié pour qu’ils restent debout, la nausée au ventre, les larmes dans les yeux. Je ne veux rien révéler de l'histoire qu'il vous faudra découvrir. Juste vous dire qu'elle est magnifique, très vraie, aucunement idéalisée, bien au contraire. De la réalité pure et dure comme dans la vie.
Et toujours ces phrases répétées, cette insistance, ce don naturel de l’auteur à appuyer là où ça fait mal, très mal. Récit éprouvant, peuplé de ressentis, surtout ceux de Nathan, parsemé des petites phrases tristes et percutantes d'Aaron. Aaron, qui sait si bien atteindre Nathan, si bien nous atteindre aussi. Il y a des flashbacks, des bouts de journal, des pensées, des incompréhensions, des questions, des réflexions, mais tout est fait pour nous percuter puissance 10.
Quand j'ai démarré ce tome 2, j'avais une double appréhension. D'une, le premier avait été un tel coup de cœur sur 200 pages, que je craignais une déception, si le second tome se révélait ne pas être à la hauteur. De deux, ce second tome faisant plus de 500 pages, je ne pouvais m'empêcher d'avoir le ventre noué à l'avance, si la puissance se trouvait bien au rendez-vous avec la même intensité.
Et ça l’a fait, Mon Dieu, qu’est-ce que ça l'a fait ! Je ressors de ce tome 2 dans le même état que je suis sortie du tome 1, le cœur ravagé, chamboulé, vidé. Et l'annonce du tome 3 sur la fin me fait frémir à l'avance…
C'est un récit avant tout très émotionnel, une suite parfaite au même rythme, un huis clos lent et torturé, puissant et sensible. C'est profond, lancinant, obsédant. Bref, tout me brûler, me gifler à nouveau. J’en garde une marque au fer rouge quelque part dans le cœur.
Il est de ces personnages que vous garderez au plus profond de vous-même.
Il est de ces sentiments indescriptibles qui vous collent à la peau.
Il est de ces livres qui vous marquent à jamais.
Pour moi, Dégradation restera un de ceux-là.