Deadlock se présente comme un manga se déroulant en milieu carcéral. Saki Aida, qui en a écrit le scénario, nous a déjà habitués à ce type de décor ainsi qu’à des sujets sujets tels que les gangs ou les groupes mafieux. On se souvient ainsi de
Only Love et de son spin off
Back to Love. On retrouve donc ici des sujets familiers à la scénariste, qui sont par contres illustrés cette fois-ci par Takashina Yuh. Cette dernière est quant à elle une néophyte, et Deadlock serait son premier gros projet manga. Ce qui est bien dommage, on aimerait bien un peu plus de son dessin fin et soigné dans nos bibliothèques !
L'histoire Le résumé annonce une histoire au ton très sombre, on s’attend à des choses très dures : après tout, la vie en milieu carcéral n’a jamais été connue pour être de tout repos. Et dans une certaine mesure, le résumé tient ses promesses : le héros est accusé d’un crime qu’il n’aurait (jusqu’à preuve du contraire) pas commis, condamné à purger une peine de prison sans aucune chance de réduction de peine et avec une seule échappatoire : s’il accepte de coopérer avec le FBI (l’histoire se déroule aux Etats-Unis) en devenant une taupe, il sera libéré.
Dès le début notre duo de choc s’attelle donc à nous donner froid dans le dos, présentant avec moult détails les aspects les plus glauques du monde pénitencier ; on a le sentiment de pénétrer dans un autre monde régi par ses propres règles, où le moindre faux-pas peut être fatal. Le résultat fait ressortit une ambiance juste assez angoissante pour que cela ne soit pas insoutenable, mais que l’on sent surtout très riche et travaillé. Cela donne envie d’en apprendre plus sur toutes les personnes qui peuplent cette prison.
Les PersonnagesEt on sent que notre héros, Yûto, marche sur le fil du rasoir dès le début. On le voit dans ce tome mal à l’aise face à une situation qu’il ne maîtrise pas du tout, dans un univers où il va devoir se faire une place, peut-être même par la force. Bien entendu il fait de bonnes rencontres qui ont pour le moment l’air de l’aider à gérer sa nouvelle situation, mais le deuxième niveau d’intrigue lié à l’enquête qu’il doit mener sous couverture rend le lecteur facilement méfiant de tous les personnages qu’il croise.
Le partenaire de cellule de Yûto, Dick (ce nom m’a doucement faite ricaner) est quant à lui beaucoup plus difficile à déchiffrer. Cependant, c’est aussi une partie de ce qui lui fait son charme. En effet, l’homme est très mystérieux, parlant peu, se fermant vite aux conversations pour des raisons qui restent encore obscures, toujours calme mais respecté de tous. La manière dont il est représenté lui donné un magnétisme incroyable ! Sur chaque case où il est dessiné, on ne voit que lui. Vous aurez compris que je suis déjà fan.
La dynamique entre ces deux-là est assez particulière, avec l’un qui refuse de s’ouvrir à l’autre, mais qui étrangement se retrouve presque toujours là dans les moments les plus critiques pour notre narrateur. C’est un peu « Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis. » A voir si cette tendance se confirme par la suite…Dans tous les cas, la tension que cela crée entre les deux hommes est plutôt intéressante à lire.
Dans l’ensemble, on a ici un très bon début de série avec tout ce qu’il faut pour plaire aux amateurs de yaoï, néophytes ou non : un univers intéressant que l’on a envie de découvrir, une intrigue complexe sur plusieurs plans qui nous tient en haleine et des personnages qui ne laissent pas indifférent. De plus, la série de romans dont le manga est tiré ferait apparemment trois tomes plus des spin-off, ce qui laisserait présager une série de manga plutôt courte. Avis aux intéressés, le tome 2 est déjà prévu pour le 23 juin !
En revanche, j’ai bien vu un point négatif qui a perturbé ma lecture du manga et m’a fait plusieurs fois revenir au quatrième de couverture en fronçant les sourcils : en effet, sur celui-ci il est indiqué que dès le premier jour Dick annonce à Yûto qu’il fait partie des cibles à abattre dans le cadre de sa mission. Mais j’ai eu beau scanner le manga dans tous les sens je n’ai lu aucune révélation de ce genre dans ce premier tome ! Alors deux solutions : la première, c’est que cela est sous-entendu de manière si détournée que je n’ai pas vu la référence, ce dont je doute je ne pense pas particulièrement manquer de subtilité. La deuxième serait éventuellement que l’éditeur s’est coupé l’herbe sous le pied…
On aime
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L’histoire très prenante
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Les personnages charismatiques
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Le sujet original
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Le dessin qui est un régal pour les yeux
On aime moins
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La petite incohérence entre le quatrième de couverture et le contenu de ce premier tome
Ma note :
Genres : Policier/Suspence, Drame
Service Presse : Taifu Comics
Chronique by : S