Tuerie au Pulse :-(

Bouleversée moi aussi. A tel point que j'ai eu envie d'écrire quelques lignes sur ma page d'auteure FB que je vous donne ici aussi.

Puisque ce dimanche est triste et endeuillé du côté d’Orlando, j’ai eu envie de dessiner un arc-en-ciel, sauf que je ne sais pas dessiner. Mais comme je sais aligner des mots (enfin, certains le pensent) je vais le faire de cette manière.

C’est l’histoire d’une feuille de papier qui rencontre une boite de feutres de couleur. La feuille de papier est vierge et s’agace vivement de l’être encore.

- Tu comprends, dit-elle à la boite de feutres de couleur, j’ai peur de finir en boule sans jamais avoir eu le bonheur de sentir glisser les poils d’un pinceau dans ma trame. Peux-tu m’aider à connaître enfin le grand frisson.

La boite de feutres de couleur est très flattée d'être celle qui initiera la belle feuille blanche, mais ce qu’elle compte lui faire sollicite quelques préparatifs. 

- Je ne saurais te refuser ce désir, ma belle. Suis-moi.

La boite de feutres de couleurs entraîne la feuille de papier dans son tiroir et le referme bien à clé afin de ne pas être déranger par une gomme trop vertueuse ou un crayon solitaire et tout mâchouillé. Le trou de la serrure laisse passer juste ce qu’il faut de lumière pour donner une ambiance intimiste et propice à des plaisirs créatifs. La boite de feutres de couleurs ordonne à ceux-ci de sortir leur grand jeu et de tout faire pour que la feuille de papier ne ressemble plus à une page blanche.

Le feutre rouge met tant d’ardeur à sa tâche qu’il s’oublie en éclaboussant d’un grand arc toute la largeur de la feuille qui tremble sous sa couleur de feu. Les feutres orange et jaune, chacun à leur tour, ne déméritent pas non plus de leur vigueur. Le feutre vert attend bien sagement d’agir puis, dans la seconde où il s’active, se transforme en un tourbillon de fraîcheur apaisant ainsi la belle feuille de papier qui ne sait plus très bien où elle en est. Le feutre bleu, impatient, se précipite aussitôt pour ranimer la flamme et l’indigo profite que la belle se plie sous l’assaut, pour assouvir sa passion. Le feutre violet, très énervé d’être toujours le dernier dans ce cas de figure, se jette sur la seule surface à sa disposition et termine en apothéose, traçant et bordant la dernière ligne de l’arc. 

Satisfaite du résultat, la boîte ordonne à ses feutres de rentrer dans l’ordre et de laisser la feuille de papier, désormais coloriée, se reposer et sécher au gré des vents qui l’emporteront là où ils voudront bien l’amener.

Aux dernières nouvelles, la belle page enluminée vole encore…