DeathBringer T0.5: Mon talent, ma victoire - S.C. Rose

#BadBoys #Contemporain #Romance #AutoEditions #2015

Globalement, j’ai aimé l’histoire.

Je suis tombée sur un schéma classique de « harem », mais c’est une formule qui marche alors ne boudons pas notre plaisir ! J’entends par « harem » ces romans qui nous donnent une brochette de beaux mâles dont on a hâte de découvrir les péripéties, avec un tome dédié par spécimen. (D'ailleurs, le résumé du Tome 1 m'a l'air très alléchant !) C’est courant en bit-lit, parce que cela colle bien à l’esprit de meute (loups-garous) ou d’essaim (vampires). Mais ça marche tout à fait avec un MC. (Motorcycle Club).

Reyes, Hawk, Hades, Scar, Sniper, Monk, Forg’, et Freddy la seule nana du lot, sont une famille atypique, peu commode. Et comme l’auteur le dit, ils n’ont rien d'enfants de chœur.

Quand Reyes entre en scène, j’avoue avoir pensé à la série américaine Sons of arnarchy. Et parce qu'on est chiante à toujours vouloir comparer, je dois avouer que sa description m’a un peu fait penser à Jax Teller. (Pour ceux qui connaissent.) Mais ça s'arrête là.

Brut de décoffrage, un peu « terre à terre », c’est l’archétype même du mec bourrin à qui l’on sait que l’on va vite s’attacher. Le genre badass attendrissant. Et j'ai été fan d'entrée de jeu.

Bizarrement, j’ai eu plus de mal avec Joshua. Peut-être est-ce à cause de son jeune âge. À 19 ans, malgré les coups durs qu’il a subi, je suppute qu’on n’a pas encore assez vécu. C’est sans doute cela qui me l’a rendu un peu « inconsistant ».

Il ne m’a pas si marqué que ça. Son point de vue m’a parfois fait sourire. Sa situation m’a indignée, m’a révoltée. Mais son histoire ne m’a pas emportée, ne m’a pas transcendée. Pour tout dire, j’ai trouvé Freddy vachement plus intéressante, malgré son peu d’apparition.

En somme, l’intrigue se tient. Bonne présentation, point d’attaque réussi, ça gagne en intensité et ça se finit sur une assez bonne note. Après, il m’a manqué quelque chose. Une sorte de prise de risque.

Par endroit j’ai trouvé cela un peu léger compte tenu du monde dangereux dans lequel vit Reyes. Je ne suis pas parvenue à avoir ce sentiment de tension qui fait qu’on sait qu’on n’est pas du côté des « gentils ». Ce sont certes des gens biens, mais j’aurais aimé que l’on ressente plus ce frisson permanent de folâtrer avec le danger.

Quand on sème des cadavres dans les rues, même si notre conscience et notre moralité sont très élastiques, rien que l’adrénaline dans l’acte d’ôter une vie devrait nous mettre sur le qui-vive. Ou alors c’est qu’on a affaire à des psychopathes. Et Reyes ne m’en avait pas l’air. Je n’ai pas ressenti ça.

Autre point léger:

La forme

Malheureusement, le livre ne me marque pas parce que j'ai, hélas, retenu trop de points négatifs. Il se peut que j’aie mis trop d’attentes dans ce roman en lisant le résumé de sa quatrième de couverture. J’ai sans doute oublié que ce n’était qu’un tome d’intro. D’aucuns diraient que je chipote, mais je n’en reste pas moins frustrée. Il y avait de l’intérêt, mais on a échappé de justesse à l’ennui. Et c'est cela qui a fait que j'accorde trop d'attention à des fautes techniques, qu'une superbe intrigue m'aurait normalement fait oublier.

Pour avoir découvert S.C Rose avec la Meute des SixLunes, son style m’était déjà assez familier. Pour ses points forts, je dirai qu'elle a une façon de narrer très directe, qui ne nous met pas seulement dans la tête du personnage. On se retrouve carrément à sa place.
Par moment, on a l’impression d’avoir un « arrêt sur image » des émotions, qui rend son lyrisme presque photographique. Et j’adore ça, chez S.C. Rose. Ça articule la lecture, la dynamise.

Le premier point - :
il concerne surtout mon ressenti personnel. Là où ça coince un peu, c’est la redondance de certaines phrases. Je sais que c’est voulu, mais par moment je trouve que ça dessert la narration. Comme on dit, on a les défauts de ses qualités. Pour que ce style soit réussi (j’insiste, c’est mon POV) on ne devrait pas avoir le sentiment de faire face à des redites.
Quand c’est amené d’une certaine manière, on peut lire deux fois la même chose sans se dire « mais je l’ai déjà lu, ça ». Or en lisant ce tome d’intro, j’ai à maintes reprises retenu un soupir du genre « mais elle l’a déjà dit, ça! ». Et à force de les accumuler, ça frustre la lecture.

En gros, si la narration est pourtant bien articulée, elle a manqué de fluidité par endroit.

Second point – :
ce que j'appellerai la faute « technique ».

Ce livre a sérieusement besoin d’une relecture. Pour un volume on va dire « petit » (une dizaine de chapitres que j’ai fini de lire en 2 heures) la fréquence des fautes m’a laissé le sentiment qu’il y a eu une certaine impatience à le publier.

J’ignore s’il y avait une obligation de publication à une date précise. Mais les deadlines auraient dû être repoussées pour permettre un dernier travail de correction.

La fréquence des fautes d’étourderie a presque frôlé l’exaspérant. Sincèrement, si je l’avais acheté en version brochée, ça m’aurait « irrité ». Je ne dis pas que l’e-book doit excuser les défauts. En tant qu’auteur, j’ai conscience que les fautes sont un véritable fléau, et je suis plus indulgente que je ne l’étais à une époque. Mais ma casquette de lectrice m’oblige à avoir un seuil de tolérance un peu plus restreint.

Quand les fautes se mettent à systématiquement sauter aux yeux, c’est que quelque part on n’est plus à fond dans l'histoire. Et sur un volume peu conséquent, c’est un peu dommage.

Et s'il n'y avait que des fautes d’étourderie... Des pléonasmes, des mésusages, des lourdeurs de formulations, de styles, des défauts qui relèvent du tic de langage parfois, et qui, à mon sens auraient été évités avec une (autre) bêta lecture. Ou tout simplement si l’auteur avait pris le temps de laisser décanter, avant d'y revenir pour une énième relecture.

Peut-être que je me trompe, peut-être que je m’avance trop vite, peut-être suis-je prétentieuse, qui sait. Mais j’ai relativement suivi les publications facebook sur DeathBringer - Mon talent, ma victoire, et le sentiment que j’en ai, c’est que l’auteur avait encore le nez sur le guidon. Elle a décidé trop tôt qu’il était prêt à sortir du four. Ma lecture me laisse l’impression qu’on a trop vite voulu me faire goûter un plat, qui s'est avéré cuit en surface mais cru à l’intérieur.

Au final :
La gestation a été courte, et le roman est né prématuré, viable mais avec des défauts qui lui vaudraient un séjour en couveuse.