Par-delà l'océan - Keira Andrews

Par-delà l'océan, de Keira Andrews
Allez, bouge !
Brian leva la tête en clignant des yeux. Il ne voyait qu’un rideau de pluie grise, dans cette obscurité.
Le vent hurlait, faisant vibrer le fuselage. Tout lui revint dans une montée d’adrénaline. L’avion était au sol. Ils avaient réussi. Ils s’étaient posés sur la plage d’une île minuscule. Ils…
Il se tourna sur sa droite pour y trouver Paula, mais sa main racla contre une paroi rocheuse où son siège aurait dû se trouver. Il resta immobile, incapable de réfléchir. Il tourna douloureusement la tête, pour regarder derrière lui. Il ne trouva que plus de pierre et de métal arraché.
Mon dieu… non. Non !
La plage avait été leur seule chance, mais elle n’avait pas été assez longue. Elle s’étrécissait jusqu’à une falaise qui dominait la mer.
Une falaise qui avait ouvert une partie de l’avion comme une vulgaire boîte de conserve.
— Paula…
Sa voix n’était qu’un croassement. Il posa sa paume contre la pierre humide, comme s’il pouvait la pousser pour retrouver Paula. Il y avait quelque chose de pâle, sur le sol, et il se pencha…
Avec un hoquet de surprise, il lâcha le bras de Paula, et vomit sur le tableau de bord. Il s’essuya la bouche du dos de la main, le goût de la bile encore sur sa langue.
Quelque chose coulait sur son visage, et ses doigts furent rouges quand il vérifia ce que c’était. Mais il n’était pas sûr que ce soit son propre sang.
Il fixa sa main, puis la roche, où Paula se tenait quelques minutes… quelques secondes plus tôt. Elle était morte, maintenant, et il ne pouvait rien y faire. Il voulait juste se rouler en boule et mourir, mais il devait sortir le passager de là.
Bouge !
Brian attrapa gauchement la radio, mais elle était hors service. Les câbles électriques avaient dû être coupés quand l’avion… Il regarda l’endroit où Paula se trouvait un instant auparavant, en se forçant à ne pas baisser les yeux.
Une odeur âcre lui parvint. Il reprit brusquement ses esprits, et se débattit avec sa ceinture. Ses cheveux roussissaient à cause du feu qui se répandait dans l’avion… Sauf que non. Le cœur au bord des lèvres et prêt à exploser, Brian regarda les restes de la porte du cockpit. Pourquoi n’y avait-il pas d’incendie ? Pourquoi le kérosène n’avait pas pris feu ?
— Eh ? Y’a quelqu’un ?
Le soulagement l’envahit.
— Oui ! J’arrive ! Restez où vous êtes, ne bougez pas.
Mais quand il poussa la porte, il entendit un grognement étouffé de l’autre côté. Il se faufila par l’ouverture, et trouva son passager à quatre pattes, à se frotter le nez.
— Je vous avais dit de ne pas bouger, dit stupidement Brian.
— Je bougeais déjà !

Je me suis sentie aussi désorientée qu'eux quand les secours sont arrivés brisant leur bulle... C'est une très bonne chose évidemment mais j'ai vraiment ressenti les même chose, ce déroutement, cette colère envers leur camp détruit, la douleur de la séparation...